Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Centrafrique: pas de trêve à Bangui pour le dernier jour de l'année

Les tueries intercommunautaires ont fait un millier de morts dans la capitale centrafricaine depuis le 5 décembre, date du début de l'intervention française, provoquant des déplacements massifs de population dans la ville.

31 déc. 2013, 14:34
Aux abords de l'aéroport, base des soldats français de l'opération Sangaris et de la force africaine (Misca), où sont massés près de 100'000 déplacés, plusieurs centaines d'entre eux ont manifesté

Survolée par des hélicoptères de combat français, Bangui n'a pas connu de trêve au dernier jour de l'année 2013. Tirs nocturnes et manifestations de civils déplacés, ulcérés et désespérés, ont émaillé la nuit et la journée de mardi.

Des membres des milices chrétiennes "anti-balaka" (anti-machettes) ont attaqué pour la seconde nuit consécutive un camp de l'armée nationale centrafricaine, situé au niveau du PK-11, à la sortie nord de Bangui, a affirmé à l'AFP le général Mahamat Tahir Zaroga, qui n'a pas fait état de victimes. "Nous avons repoussé l'attaque", a-t-il ajouté.

Habitants cloîtrés

Dans le quartier de Ben Zvi, au centre-ville, des tirs nourris ont été entendus peu avant l'aube, ont indiqué des habitants apeurés, cloîtrés dans leurs domiciles. L'origine de ces tirs n'était pas établie mardi matin et aucun bilan faisant état d'éventuelles victimes n'était disponible dans l'immédiat.

Aux abords de l'aéroport, base des soldats français de l'opération Sangaris et de la force africaine (Misca), où sont massés près de 100'000 déplacés, plusieurs centaines d'entre eux ont manifesté pour dénoncer des exactions commises selon eux à Don Bosco, dans un quartier proche, par des hommes armés issus des rangs de l'ex-rébellion Séléka.

Injonctions à l'armée française

Ces manifestants demandaient également à l'armée française d'accélérer les opérations de désarmement des ex-rebelles, ont constaté des journalistes de l'AFP. "Vous êtes venus pour désarmer les Séléka. Vous avez un mandat de l'ONU. Mettez-le en oeuvre", réclamait l'un d'eux.

Les soldats français et les troupes de la Misca peinent à calmer les violences dans la ville, qui se découvre minée par les haines confessionnelles, après des années de cohabitation pacifique entre chrétiens et musulmans.

Mille morts en trois semaines

Les tueries intercommunautaires ont fait un millier de morts dans la capitale centrafricaine depuis le 5 décembre, date du début de l'intervention française, provoquant des déplacements massifs de population dans la ville.

Autour de l'aéroport, zone sécurisée par les soldats français et la Misca, ils sont environ 100'000, selon des estimations de responsables humanitaires, vivant sous des tentes de fortune, dormant à même le sol.

Chrétiens pour l'immense majorité, ils sont venus se placer sous la protection des militaires français pour échapper aux exactions des ex-rebelles majoritairement musulmans de la Séléka.

Fuite de civils musulmans

De leur côté, les civils musulmans, centrafricains mais surtout tchadiens, fuient la ville. Ils craignent d'être victimes de représailles de milices d'autodéfense locales chrétiennes "anti-balaka" ou de foules les accusant de connivence avec les Séléka qui ont chassé le président François Bozizé du pouvoir en mars 2013.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias