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Benoît XVI dénonce la violence au nom de Dieu

A Rome et à Bethléem, les messages de Noël fustigent la violence au nom des religions. Tant Benoît XVI que Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem, ont prié pour la paix en Palestine. Le pays passe Noël pour la première fois en tant qu'État reconnu par l'ONU.

25 déc. 2012, 08:11
Bethleem a passé pour la première fois Noël en tant que site classé à l'UNESCO.

Le pape Benoît XVI a dénoncé toute violence au nom de Dieu comme une "maladie" de la religion, lundi soir lors de la célébration de Noël dans la basilique Saint-Pierre. A Bethléem, le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, a appelé à oeuvrer pour la paix et la réconciliation au Moyen-Orient "meurtri".

"Aujourd'hui, a remarqué Benoît XVI, des courants de pensée répandus soutiennent" (...) que "les religions, en particulier le monothéisme, seraient la cause de la violence et des guerres. Il conviendrait avant tout de libérer l'humanité des religions. Le monothéisme, la foi dans le Dieu unique, serait tyrannie, cause d'intolérance".

Dignité divine

"Dans l'Histoire, a reconnu le pape, le monothéisme a servi de prétexte à l'intolérance et à la violence". "Une religion peut devenir malade (...) quand l'homme pense devoir prendre lui-même en main la cause de Dieu, faisant ainsi de Dieu sa propriété privée".

"Si la lumière de Dieu s'éteint, la dignité divine de l'homme s'éteint", a-t-il tranché, exprimant son inquiétude sur la société contemporaine.

Le pape a estimé que le refus de Dieu par le monde contemporain conduit au refus de l'autre et d'abord des plus vulnérables. "Nous sommes totalement remplis de nous-mêmes, si bien qu'il ne reste aucun espace pour Dieu. Et c'est pourquoi il n'y a pas d'espace non plus pour les autres, pour les enfants, les pauvres, les étrangers", s'est-il exclamé.

Le pape, qui a concélébré avec une trentaine de cardinaux, a prié pour la paix en Palestine, en Syrie, au Liban, en Irak en plaidant pour "que les chrétiens puissent y maintenir leur demeure" et que "chrétiens et musulmans construisent ensemble leurs pays".

Bethléem

Bethléem, une zone autonome de Cisjordanie, a pour sa part célébré son premier Noël depuis son classement au Patrimoine mondial de l'UNESCO et la reconnaissance de la Palestine comme Etat observateur à l'ONU.

Ainsi que le veut la tradition, Mgr Twal, la plus haute autorité catholique romaine en Terre sainte, a présidé la grand-messe de Noël en l'église catholique Sainte-Catherine, contiguë à la Basilique de la Nativité, en présence de Mahmoud Abbas, du Premier ministre Salam Fayyad, du ministre jordanien des Affaires étrangères Nasser Jawdeh.

Palestine

Dans son homélie, le prélat, d'origine jordanienne, a salué les "efforts et positions courageuses" du président Abbas et du roi de Jordanie Abdallah II pour obtenir la reconnaissance de la Palestine comme Etat observateur à l'ONU.

En Syrie, la minorité chrétienne, qui voit le pays déchiré par une guerre civile sanglante depuis plus de 21 mois, a fêté Noël dans l'angoisse du chaos et de la montée des islamistes. Dans une église bondée du centre de Damas, les chrétiens ont prié pour que "la paix s'installe dans le coeur de tous les Syriens".
 

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