Une herse barre le boulevard du bord de mer. Autour, une poignée de militaires de la garde présidentielle filtre les voitures, arrêtant les unes, fouillant des coffres. Dimanche, des dizaines de ces barrages hérissaient encore Libreville, afin d’éteindre au plus vite la moindre contestation.
Deux jours après la décision de la Cour constitutionnelle entérinant la victoire d’Ali Bongo à l’élection présidentielle, la ville semble d’un calme maladif. Elle n’est pas fiévreuse. Elle est atone. La circulation reste rare, et dans les quartiers les passants ne traînent pas. On se méfie encore, et l’on redoute des rixes et le sang qui avaient marqué, début septembre, l’annonce des résultats provisoires. «On n’est pas content, mais que peut-on faire», constate Marie-Thérèse, une marchande, pointant du doigt une patrouille de gendarmes postée à un carrefour.
Victoire définitive
La Cour n’a pas apaisé la colère. Saisis par le candidat perdant Jean Ping, qui pointait...