Souvent frontière varie. Cet adage colle parfaitement à Google Maps. Le service de cartographie en ligne trafique volontairement ses cartes. C'est la révélation faite par Rue89 en se basant sur les propos tenus par Jean-Christophe Victor, défunt présentateur de l'émission "Le Dessous des cartes" sur la chaîne Arte, dans les colonnes de Libération.
Google Maps nous mentirait donc, mais comment? Les frontières changent en fonction de la version du moteur de recherche utilisé. L'exemple ci-dessous permet de le prouver. A gauche, la carte de l'Inde du Google Maps indien, et à droite celle de sa version allemande. On constate que certaines frontières de l'Inde passent en traits tillés, donc perdent leur statut officiel dans la mouture germanique.
La deuxième délimitation est celle qui présente l’existence d’un conflit frontalier entre la Chine et l’Inde. C'est le cas des zones sensibles du Cachemire à la lisière avec la Chine et le Pakistan, et de l'Arunachal Pradesh partagée avec la Chine et le Bangladesh.
Mais, ce n'est pas le seul exemple de trucage auquel se livre la firme américaine. La revue Nichons-nous dans l'Internet révèle ainsi qu'au Burkina Faso, la commune de Kari est tout bonnement inexistante. En revanche, sur Google Earth, on aperçoit un nombre important de rues, d’habitations et de routes, signifiant bien la présence de cette localité.
Ainsi, Google Maps ignore de grandes parts des pays africains, se contentant des plus grandes routes. pic.twitter.com/NRvb5QG1qg
— Nichons-nous (@NichonsNous) 27 décembre 2016
Si Kari n'apparaît pas sur Google Maps, c'est qu'elle ne comporte pas d'intérêt pour la firme. Au contraire des camps de concentration nord-coréen qui apparaissent bien sur ses cartes, alors que les bases de l'OTAN sont soigneusement tenues secrètes.
Les bases de l'OTAN sont glitchées, alors que les camps nord-coréens sont précisément cartographiés. pic.twitter.com/wSvX2yxjXQ
— Nichons-nous (@NichonsNous) 27 décembre 2016
Si Google ne se sert pas des cartes officielles de l’ONU, c'est qu'il est une entreprise commerciale avant tout. Et ses cartes sont ainsi le reflet de ses intérêts économiques et non une vision objective de la réalité.