Tout est parti de là. «J'étais venue à Saint-Jacques-de-Compostelle en touriste. Sur la place de l'Obradoiro, j'ai vu arriver un groupe de jeunes cyclistes lourdement chargés et crottés jusqu'aux yeux. Je les avais regardés, fascinée, laisser tomber leur vélo sur les pavés rendus luisants par la pluie et contempler les yeux brillants de fatigue, de fierté et de bonheur, la façade ocre de la cathédrale.» Ce jour-là Gabrielle Nanchen s'est promis qu'un jour elle aussi connaîtrait pareille joie.
Passionnée de marche, «cette petite voix intérieure» la suivra jusqu'à ce qu'elle se décide en 2001 de poser ses pas dans les traces millénaires des pélerins. Gabrielle Nanchen partira en trois étapes, solitaire, la première en 2001 depuis Puy-en-Velay, «c'était une évidence, c'est le lieu de départ des Français», et une véritable révélation pour elle. Elle reprendra ensuite le tronçon français, de Genève au Puy, suivi par une étape suisse, cette année,...