Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Plus d'un sixième des Suisses souffre de dépression légère

Manque d'énergie, perte de sommeil ou d'appétit affectent environ 16% de la population helvétique, relève une étude de l'Observatoire suisse de la santé (Obsan).

17 juin 2013, 11:58
Environ 16% des Suisses disent souffrir de symptômes dépressifs légers tels que manque d'énergie, troubles du sommeil ou perte d'appétit. Les personnes touchées se retrouvent le plus souvent en situation d'incapacité de travail ou de baisse de productivité.

Environ 16% des Suisses disent souffrir de symptômes dépressifs légers tels que manque d'énergie, troubles du sommeil ou perte d'appétit, selon une étude de l'Observatoire suisse de la santé (Obsan). Les personnes touchées se retrouvent le plus souvent en situation d'incapacité de travail ou de baisse de productivité.

Il ne faut pas sous-estimer les effets néfastes de la dépression légère sur la vie quotidienne, souligne lundi l'Obsan dans un communiqué. Outre le fait qu'elles ont plus souvent des problèmes au travail, les personnes concernées ont aussi moins de contacts sociaux, se sentent plus souvent seules et sont plus rarement en couple.

Sans parler des troubles somatiques, qui touchent environ neuf malades sur dix: 60% des Suisses souffrant de symptômes dépressifs légers se plaignent de maux de dos et la moitié de troubles du sommeil. L'Obsan observe également que la plupart du temps ces dépressions légères ne sont pas traitées, ce qui a "un coût social élevé sous forme de baisses de productivité ou d'absences au travail".

Stress dans le milieu professionnel

En général, les personnes dépressives sont exposées à un stress important dans leur milieu professionnel, en partie parce qu’elles oeuvrent dans un environnement stressant, en partie parce que leur perception du travail est altérée par leur humeur. Elles ont besoin de soignants prêts à intervenir sur leur lieu de travail, ce qui est aujourd’hui encore trop rarement le cas en Suisse, relève l'Obsan.

Les salariés atteints de symptômes dépressifs sévères, en premier lieu des travailleurs non qualifiés et des employés de bureau, ont été absents de leur poste un jour sur deux ou un jour sur trois au cours du mois précédant l’enquête. Ils sont en outre plus fréquemment employés à temps partiel pour raisons de santé.

Autre fait marquant, l'étude révèle que le statut professionnel influe fortement sur l’évolution de la maladie. A gravité égale, les patients dépressifs ayant un emploi sont hospitalisés moins longtemps que les autres. Les traitements ambulatoires varient ainsi de plusieurs mois voire de plusieurs années. La perte de l’emploi a en revanche un effet négatif: le taux de dépressivité sévère est dix fois plus élevé chez les personnes au chômage.

Annonciatrice d'une dépression sévère

Comme une dépression légère peut être annonciatrice d'une dépression sévère ou d'une autre maladie, il faudrait intervenir de façon plus précoce, fait remarquer l'Obsan. Le groupe de population risquant de basculer dans cette catégorie est important, même si les symptômes dépressifs sévères demeurent relativement rares puisqu'ils ne concernent que 3% des Suisses.

Le taux de traitement médical pour les personnes en emploi et souffrant de symptômes dépressifs moyens à sévères est d’environ 25%, ce qui est très faible, d'après les auteurs de l'étude. La part des personnes traitées qui sont sans emploi reste par contre clairement surreprésentée.

Cette étude, publiée lundi par l'Obsan et réalisée en collaboration avec Psychiatrie Baselland, s'efforce de donner une vue d’ensemble des résultats de la recherche sur plusieurs aspects des troubles dépressifs. Les auteurs se sont appuyés sur différentes sources, mais principalement les deux enquêtes nationales auprès de la population, à savoir l’Enquête suisse sur la santé et le Panel suisse de ménages.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias