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Bouger pour mieux grandir

Favoriser le mouvement chez l’enfant dès les premiers mois de sa vie engendre de nombreux bénéfices pour son développement.

08 févr. 2017, 23:46
/ Màj. le 09 févr. 2017 à 00:01
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En Suisse, un enfant sur cinq présente une surcharge pondérale. Il est donc important d’inscrire le mouvement dans ses activités quotidiennes depuis son plus jeune âge. Dès les premières années de la vie, parents et éducateurs peuvent soutenir l’enfant dans la découverte de son corps et de son environnement. Il se développe à travers ce qu’il voit, perçoit et comprend de l’espace qui l’entoure. Il est donc important qu’il soit stimulé dans sa découverte du monde en favorisant sa mobilité. Vincent Brügger, chef de projet Activité physique auprès de Promotion santé Suisse, explique: «A la naissance, le cerveau du bébé n’est pas encore à maturité. L’hérédité, l’environnement, la qualité des relations de l’enfant avec son entourage sont autant d’éléments qui vont conditionner son développement. Faute de ces échanges, son développement psychomoteur peut être ralenti.»

Instaurer des activités régulières et ludiques

Les nourrissons (0 à 12 mois) doivent être stimulés dans leur envie naturelle de bouger en favorisant le mouvement plusieurs fois par jour. Les activités peuvent se faire sur le ventre ou sur le dos, si l’enfant en est capable seul, en le laissant gigoter, s’appuyer sur ses avant-bras, attraper ses pieds, se retourner, se tenir assis, ramper, se déplacer à quatre pattes, marcher le long des meubles, etc. Chez le tout-petit (1 à 3 ans), on conseille un minimum de trois heures d’activité par jour. Cela peut être marcher et monter les escaliers seul, courir, sauter, grimper, jouer avec un ballon, tester son équilibre dans diverses postures, danser, glisser, faire des roulades, «le mot-clé étant la variation», explique Vincent Brügger. «C’est une condition essentielle pour découvrir de nouvelles sensations, élargir le répertoire des habiletés motrices fondamentales, s’approprier l’espace et stimuler le plaisir d’être actif.» Pour éviter une trop grande sédentarité, il est important de réduire autant que possible le temps passé en position assise. De plus, l’exposition à des écrans n’est pas recommandée avant l’âge de 2 ans.

«De nombreux lieux, à l’intérieur comme à l’extérieur, peuvent être propices au mouvement à condition d’effectuer, si besoin, de petites adaptations, poursuit le spécialiste qui insiste sur l’importance de veiller à ce que la tête de l’enfant, encore très fragile à cet âge, ne se balance pas d’avant en arrière de façon abrupte. Il convient de veiller à sa sécurité (activité adaptée, protection, mise à l’écart des objets coupants ou pointus, etc.)»

De nombreux bénéfices à long terme

Les activités peuvent ainsi avoir lieu aussi bien dans des parcs, forêts, jardins, espaces aquatiques qu’à la maison ou en structure d’accueil extrafamiliale. Les crèches l’ont bien compris et favorisent de plus en plus l’expérimentation et la découverte du tout-petit à travers des activités physiques régulières. En atteste le projet «Youp’là bouge» (voir encadré ci-contre). Au programme: musique, danse, promenades en extérieur, utilisation des escaliers et des espaces communs, comme nous l’explique Véronique Bressoud, directrice de la crèche La Tonkinelle et cheffe du Service de l’enfance à Monthey: «Notre mission est d’offrir aux enfants une liberté motrice et un maximum d’occasions de bouger. Pour ce faire, nous utilisons la salle de gymnastique près de notre institution et du matériel de psychomotricité que l’on mêle au mobilier du quotidien. Ce peut être de petites barrières, des miroirs, des ballons, des foulards, des cerceaux, de petits véhicules, des cônes, des briques en mousse, etc. Nous avons fait installer un espalier et nous utilisons un banc suédois. Des bûcherons nous ont aussi coupé des billons de bois de hauteurs différentes, que nous avons installés en extérieur et sur lesquels les enfants peuvent tester leur équilibre.»

Dans cette structure spécialement aménagée pour eux, les tout-petits s’initient aussi à l’autonomie. Les bénéfices sont nombreux, tant sur la santé physique que le bien-être psychique et social. Ces activités améliorent leur coordination, leur attention, leur endurance et leur équilibre; elles stimulent leur curiosité et leurs interactions sociales. En élargissant le répertoire des habiletés motrices fondamentales, l’enfant s’approprie l’espace, découvre de nouvelles sensations, explore son potentiel, prend conscience de son corps et acquiert une meilleure confiance en lui. Le tout en apprenant à gérer sa sécurité de manière autonome.

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